Le syndrome douloureux régional complexe (SDRC)
Le syndrome douloureux régional complexe (SDRC) est un syndrome rare, mais qui peut engendrer une grande incapacité chez les gens qui en sont atteints. Voici un article rédigé par notre technologue en physiothérapie Céline Lafrenière, notre référence en matière de traitement du SDRC, qui vous permettra d’en connaître davantage sur ce sujet.
Aujourd’hui, nous tenterons de vous expliquer et de vous simplifier le Syndrome Douloureux Régional Complexe, appelé aussi, algodystrophie ou dystrophie sympathique réflexe). Heureusement que sa définition porte, à merveille, son appellation:
S (Signes et Symptômes)
D (Douleur plus grande que l’événement déclencheur)
R (symptômes s’étendent plus loin que la Région de la lésion initiale)
C (des symptômes Complexes et variés).
Il faut bien comprendre que ce syndrome survient, la grande majorité du temps, suite à un trauma et une blessure initiale. Une fracture, une entorse, une chirurgie d’ un poignet ou d’une cheville en sont de très bons exemples. Le SDRC peut aussi subvenir suite à une immobilisation plus ou moins prolongée (plâtre, botte Samson , orthèse, etc.). Une douleur importante qui persiste après 2 semaines d’immobilisation et/ où un plâtre trop serré pourrait aussi engendrer un SDRC.
Maintenant, avant de vous parler des symptômes qui peuvent en résulter, voici comment différents chercheurs se sont penchés sur cette pathologie peu fréquente. Ils s’entendent sur un désordre neurologique : i.e l’ atteinte des nerfs centraux (du cerveau) ainsi que des nerfs périphériques (situés à l’extérieur du cerveau) . Ils reconnaissent aussi un désordre vasculaire (vaisseaux sanguins). À travers ces 2 types d’atteintes, voici quelques exemples de symptômes identifiés lors d’un SDRC:
1. Anomalies sensitives: douleurs intenses , fulgurantes, plus loin que le trauma, augmentées au toucher léger et vêtements plus serrés à la main ou au pied.
2. Anomalies vasomotrices: gonflement, chaleur, froideur, coloration rouge , bleutée ou pâle , sudation.
3. Anomalie motrices: faiblesse musculaire, perte de mouvements, manque de coordination.
4. Anomalies sensorielles: ne plus sentir le membre atteint.
Naturellement, la douleur demeure la caractéristique la plus importante du SDRC et semble altérer la vie de certains patients. Il se pourrait, par le fait même, que les patients atteints se retrouvent aussi avec des déficits neuropsychologiques: une diminution de l’attention, une diminution de la capacité à réfléchir ainsi qu’une perte d’espoir. Bien avant de poser un diagnostique de SDRC et de pouvoir expliquer les signes (observés par votre médecin) et symptômes (ce que vous ressentez), votre médecin aura éliminé d’autres diagnostics: problèmes vasculaires, neurologiques, infectieux et autres. Pour cette raison, les professionnels de la physiothérapie, malgré leur impression clinique ou en cas de doute, se doivent de vous référer à votre médecin traitant.
Parlons maintenant des traitements possibles, soit pharmacologiques, médicaux et en physiothérapie.
Le traitement pharmacologique sera utile dans la mesure où la médication agira sur votre douleur, votre sommeil et peut être même votre anxiété. Seul votre médecin pourra vous la prescrire. Des techniques médicales telles que des anesthésies régionales peuvent également être recommandées par votre médecin et effectuées par un anesthésiste spécialisé dans la douleur.
Une importante majorité des patients atteints du SDRC répondent bien à la physiothérapie et son traitement conservateur: des modalités pour diminuer la douleur et l’œdème, des exercices passifs et actifs sans augmentation des symptômes, des techniques de désensibilisation de la région affectée, entre autres. La technique d’imagerie motrice, qui consiste à faire des exercices avec un miroir, pourrait aussi être réalisée afin d’aider le cerveau à mieux reconnaître le membre atteint qui aura été moins utilisé pendant plusieurs semaines.
Si vous vous reconnaissez à travers ce texte, le mieux est d’en parler à votre médecin ou votre professionnel de la physiothérapie afin de commencer le traitement approprié le plus tôt possible.
Céline Lafrenière, technologue en physiothérapie